Bonjour et bienvenue,
Je tiens d'abord à vous remercier vivement pour votre présence
J'excuse Madame Marie Noelle Battistel députée et Mme Frédérique Puissat, Merci à M.Guillaume Gontard Sénateur, Mr Le Président du Parc naturel régional du Vercors, Mesdames et messieurs les maires, Messieurs les représentants des associations patriotiques, Mesdames messieurs les représentants de la famille de Marius Desserre, Mesdames et messieurs, chers amis, et Maëlys qui accompagnera au saxophone les chants .
Avant de débuter l’allocation je tenais à vous signaler qu’il manque la plaque mémorial de Michel Fissore (39 ans) mort pour la France en déportation le 17/11/44 à Mathausen (Autriche) qui s’est fendu en deux et qui est cours de rénovation avec le soutien du Souvenir Français et l’ONACVG.
Et vous informer notamment que depuis notre dernière visite au Memorial de la resistance à Vassieux il y a 3 jours , l’Ermitage d’Esaprron s’inscrira sur les chemins de la Liberté comme le 19ème sites historiques de la Resistance dans le Vercors document qui sera édité par le Parc Naturel regional du vercors.
Voilà 32 ans à l’initiative de la commune, chaque dimanche après le 8 mai, nous nous retrouvons dans ce lieu si symboliquement fort en pleine forêt qui servit de camp aux maquisards avant d’être le lieu de sévères affrontements pour ne pas oublier le courage et le sacrifice de ces hommes et ces femmes et ces enfants qui ont résisté et donné leur vie afin que nous puissions vivre libre aujourd’hui et demain.
Voici un court texte qui nous rappelles les faits qui se sont déroulés :
« À l'automne 1940, l'ermitage d'Esparron était occupé par 200 garçons des Chantiers de la Jeunesse qui se consacraient à l'exploitation forestière et à l'éducation physique. Avant même la dissolution des Chantiers de la Jeunesse en juin 1944, Esparron était déjà un refuge de la Résistance. Le 3 février 1944, à l'aube, les sept cents Allemands, armés de deux automitrailleuses et de mortiers, attaquent et sonnent la fin du camp C11 de l'AS-Vercors. Les Français assiégés (30 jeunes gens dont 10 armés menés par le chef Grange) se replient après avoir perdu l'un des leurs, Charles Yves Bassinet-Dufour, les ayant couvert. Le dispositif d'alerte n'ayant pas fonctionné, les maquisards ont été surpris. Maîtres du terrain, les soldats allemands incendient les bâtiments tandis que Grange conduit ses hommes en direction du mont Aiguille. Marius Desserre est tué, Michel Fissore est déporté en novembre 1944 »
Mais nous sommes là aujourd'hui le 15 mai 2022 pour commémorer cet évènement et nous rappeler combien la liberté est fragile et comment des hommes et des femmes ont résisté et donné leur vie en désobéissant à un système qu’il ne croyait pas.
L’actualité nous oblige à avoir un regard nouveau sur la memoire.
Depuis plus de deux mois ceux qui se passe aux portes de l’Europe en Ukraine nous montre que la paix et la liberté ne sont pas un dû.
Arrêtons-nous un instant sur leur courage. Repensons à ces moments de guerre, à ces moments de vie, quand, en un instant, tout bascule ! Qu’aurions nous fait à leur place ? Qu’aurions-nous aimé faire ? Quel courage habitait ces combattants de l’ombre, pour bâtir ces murs de refus et d’opposition, souvent au prix de leur vie ? Des héros comme nous les appelons, quand eux, lorsqu’ils peuvent parler, ne cessent de dire qu’ils n’en sont pas, qu’ils ne sont que des femmes et hommes ordinaires, qu’ils n’ont fait que leur devoir, qu’ils ne se sont pas posé de question.
En France aujourd’hui 80 % des français considère qu’on doit accueillir les ukrainiens, l’Union européenne a mis en place à cet effet un dispositif d’urgence sur la base d’une directive de 2001 . Ce que nous regrettons c’est que cette directive de 2001 n’est pas été mis en application avant .
Dans la declaration universel des droits humains, toute personne a le droit de quitter son pays comme c’est le cas pour le peuple ukrainien quand on est exposé à un danger et qu’on voit sont quotidien brutalement s’éffondrer.
En Méditerrannée depuis 2014, 23000 personnes se sont noyés, nous sommes dans un continent dont la mer est un cimetière et qui n’a pas estimé nécessaire de mettre en application un dispositif pour protéger d’autres personnes. En 2015 quand les syriens sont partis de Syrie dans les mêmes conditions 68 % des français étaient opposés à leur accueil.
Nous pensons qu’il y a derrière cela ce qu’on appelle le privilège de l’homme blanc, nous pensons que des corps blancs qui expérimentent la douleur de l’immigration pour qu’enfin on exprime de la compassion et de l’empathie,
quand des noirs, des arabes, des musulmans sont exposés à la douleur on considère que c’est une situation normale et acceptable et c’est malheureux mais nous pensons qu’il a fallu que des blancs européens souffrent pour qu’on comprenne qu’immigrer en raison des conflits, de la pauvreté ou du changement climatique est un droit humain accordé à tout le monde de la même manière
et nous espèrons vraiment que cette crise ukrainienne va aussi ouvrir les yeux de tout le monde et va faire que chaque français et française sera en empathie envers toute ces personnes : enfants, femmes et hommes d’ou qu’elle viennent.
Nous pensons aussi comme dans toutes les zones de conflit dans le monde, aux femmes et aux filles qui sont particulièrement fragilisées et vulnérables face à la violence, à commencer par les abus sexuelles. Il est important de combattre le viol de guerre qui est une arme de destruction silencieuse et dont les dégâts ne connaissent pas de limites.
Nous sommes là aussi pour ne pas oublier l’idée de paix et transmettre la mémoire de ces sombres évènements passés et présent à une jeunesse pour échapper à la menace d’un régime autoritaire et montrer que la voie de la coopération et de la solidarité sont des outils efficaces pour que chacun progresse socialement et humainement dans la vie et cela dans l’intérêt du bien commun.
Le respect / la solidarité non ni de frontières , ni de nationalités, tel est notre définition de la devise de la république française :
LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.
Sabine Campredon
Pour le Conseil Municipal du Percy