Bonjour et bienvenue,
Avant de débuter l’allocation je tenais à remercier le soutien du Souvenir Français et l’ONACVG pour la rénovation de la plaque mémorial de Michel Fissore (39 ans) mort pour la France en déportation le 17/11/44 à Mathausen (Autriche).
Je tiens d'abord à vous remercier vivement pour votre présence
Merci aussi à Madame Marie Noëlle Battistel députée, M.Guillaume Gontard Sénateur, Madame Frédérique Puissat Sénatrice, M.Jérôme Fauconnier, M.Le Maire de Carpentras que j’excuse, Mr Le Président du Parc naturel régional du Vercors, Mesdames et messieurs les maires, Messieurs les représentants des associations patriotiques,
Mesdames messieurs les représentants de la famille de Marius Desserre, Mesdames et messieurs, chers amis.
Voilà 33 ans à l’initiative de la commune, nous nous retrouvons dans ce lieu si symboliquement fort en pleine forêt qui servit de camp aux maquisards avant d’être le lieu de sévères affrontements pour ne pas oublier le courage et le sacrifice de ces hommes et ces femmes et ces enfants qui ont résisté et donné leur vie afin que nous puissions vivre libre aujourd’hui et demain.
Voici un court texte qui nous rappelles les faits qui se sont déroulés :
« À l'automne 1940, l'ermitage d'Esparron était occupé par 200 garçons des Chantiers de la Jeunesse qui se consacraient à l'exploitation forestière et à l'éducation physique. Avant même la dissolution des Chantiers de la Jeunesse en juin 1944, Esparron était déjà un refuge de la Résistance. Le 3 février 1944, à l'aube, les sept cents Allemands, armés de deux automitrailleuses et de mortiers, attaquent et sonnent la fin du camp C11 de l'AS-Vercors. Les Français assiégés (30 jeunes gens dont 10 armés menés par le chef Grange) se replient après avoir perdu l'un des leurs, Charles Yves Bassinet-Dufour, les ayant couvert. Le dispositif d'alerte n'ayant pas fonctionné, les maquisards ont été surpris. Maîtres du terrain, les soldats allemands incendient les bâtiments tandis que Grange conduit ses hommes en direction du mont Aiguille. Marius Desserre est tué, Michel Fissore est déporté en novembre 1944 »
Mais nous sommes là aujourd'hui le 7 mai 2023 pour commémorer cet évènement et nous rappeler combien la liberté est fragile et comment des hommes, des femmes, des enfants ont résisté et donné leur vie en désobéissant à un système qu’il ne croyait pas.
Car se servir de la peur comme une arme c’est qqch de trés dangereux, si on observe toutes les atrocités qui se sont passés dans l’histoire de l’humanité : l’esclavage, l’holocauste, toutes les guerres, la mysoginie, les crimes racistes, l’homophobie, à la base de tout ça il y a la peur, l’avidité et la quête de pouvoir.
Oui c’est dangereux de voir à à quel point la vie toute entière est influencé par cette peur, c’est elle qui détermine qui a le droit à l’éducation, qui a le droit à la justice, il faut qu’on fasse attention à ça et qu’on apprenne à déchiffrer ce processus, les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui n’ont pas le droit d’utiliser notre peur contre nous dans le but qu’on se retourne les uns contre les autres.
Au delà delà de la peur , l’actualité nous oblige aussi à avoir un regard nouveau sur la mémoire.
Comme nous l’évoquions l’an dernier, Depuis le début de la guerre en Ukraine, la France a accueilli "à peu près 100 000 personnes", dont "environ un tiers d'enfants", cet élan de solidarité doit être aussi destiné à d'autres réfugiés .
"Il faudrait que des leçons soient tirées de l'accueil positif" des réfugiés ukrainiens "pour qu'on puisse en faire bénéficier les autres", plus d’un an après le début de l'invasion russe en Ukraine.
le gouvernement [français] avait un objectif qu'aucun Ukrainien ne dorme à la rue et il y est parvenu". Les réfugiés ukrainiens "ont été pris en charge et hébergés soit dans des centres d'hébergement d'urgence, soit chez des familles".
On peut voir que "Lorsqu'il y a une volonté politique, il y a un chemin."
Il est important de saluer le fait que "les Ukrainiens ont bénéficié d'un statut particulier, la protection temporaire, déclenché de manière européenne". Ce statut leur a notamment permis "d'avoir tout de suite accès au marché du travail, à l’éducation et aux soins de santé remboursés".
"Car ils n'ont pas connu le parcours du combattant que les réfugiés politiques et autres migrants connaissent quand ils arrivent en France" .
Qui de plus fragile, de plus vulnérable qu’un enfant contraint de quitter sa famille et son pays. On les appelle les « mineurs non accompagnés » : envoyés par leurs parents pour rejoindre de la famille à l’étranger ou partis à l’aveugle dans l’espoir d’être mieux ici que là-bas, ils arrivent en France, destination choisie ou temporaire où ils se retrouvent seuls et sans représentants légaux, dans un pays dont ils ne connaissent ni la langue, ni la culture, et doivent alors subir les dures règles de l’immigration clandestine.
Il est vrai que c’est difficile avec des enfants de garder le coeur froid. Mais c’est pourtant ce qui se passe en ce moment dans les rues de France ou des dizaines de mineurs arrêtés , placé en garde à vue, déféré sont plus ou moins bien traité mais ce sont aussi des enfants, des gamins naïfs, idéalistes, violent, stupide parfois, des cocotes minutes qui ne veulent justement pas être traité comme des enfants.
Venus d’Afrique de l’Ouest, du Sahel et d’Afrique du Nord ces jeunes réalisent des démarches kafkaïennes pour obtenir un titre de séjour, continuer de se reconstruire et sécuriser leur avenir afin que la loi puisse leur permettre d’obtenir un titre de séjour stable et pérenne.
Or la présomption de leur minorité devrait leur donner droit à une protection, à un accompagnement éducatif , à une scolarisation. Il y a un flou juridique en France au sujet de cette période intermédiaire.
Pourtant Les lieux possibles ne manquent pas et des solutions alternatives existent, c’est la volonté politique qui fait défaut.
Nous pensons aussi au 2183 enfants qui ont été enfermé au mépris de leur droit à Mayotte l’an dernier et à l’opération Wuambushu qui risque de renforcer les pratiques illégales visant à éloigner sans ménagement des mineurs isolés malgré la condamnation de l’état par la cours européennes des droits de l’homme pour ses pratiques de rattachement arbitraires d’enfants à des adultes tiers en vue de leur expulsion.
Ces mineurs luttent pour survivre, avoir un toit et de quoi se nourrir, le devoir 1er que nous avons à leur égard c’est de les protéger eux comme les autres.
Modestement et sûrement, ici au Percy, dans le Trièves et ailleurs avec les habitants, les élus, les associations comme le CART , collectif d’entraide, Modop Operandi et bien d’autre nous démontrons chaque jour que la voie de la coopération et de la solidarité sont des outils efficaces pour que chacun progresse socialement et humainement dans la vie et cela dans l’intérêt du bien commun.
Nous sommes là aussi pour ne pas oublier l’idée de paix et transmettre la mémoire de ces sombres évènements passés et présent à une jeunesse pour échapper à la menace d’un régime autoritaire et montrer que le mieux vivre et bien vivre ensemble sont les seuls contre poison à la haine, aux barbaries au racisme et à la xénophobie qui font des ravages sur tous les continents.
Le respect / la solidarité non ni de frontières , ni de nationalités, tel est notre définition de la devise de la république française :
LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.
Sabine Campredon - Maire du Percy
Pour le Conseil Municipal